« Flexibilité » ne faisait pas partie de notre vocabulaire à l'époque où nous consommais de la drogue. Nous sommes devenus obsédés par les plaisirs cruels de nos drogues et sommes devenus trop durs pour tous les plaisirs doux, subtils et infiniment variés qui nous entourent. Notre maladie avait transformé la vie en une menace constante de prison, d'institutions et de mort – une menace qui nous rendait encore plus résistants. Finalement, nous sommes devenus « fragiles ». Nous nous sommes brisés au moindre coup de vent – ​​nous avons été brisés, vaincus et n’avons eu d’autre choix que de nous rendre.

Mais la belle ironie du rétablissement est que, dans notre abandon, nous avons retrouvé la flexibilité que nous avions perdue dans notre dépendance. C'est le manque de flexibilité qui nous a fait chuter. Nous avons retrouvé la capacité de nous plier au flux de la vie sans nous briser. Alors que le vent de la vie soufflait, nous sentions sa caresse amoureuse sur notre peau. Dans le passé, nous nous serions rebellés contre elle comme s’il s’agissait d’une tempête imminente.

Le vent de la vie nous apporte de l'air frais à chaque instant - et avec lui de nouvelles senteurs et de nouveaux plaisirs, pleins de variété et de subtiles différences. Tandis que nous nous balançons au gré du vent de la vie, nous vivons, ressentons, entendons, touchons, sentons et goûtons tout ce que la vie a à nous offrir. Et alors que souffle le nouveau vent de la vie, nous nous sentons renouvelés.